Miss Croûte et Mr Krott aux urgences (chapitre 2)

Miss Croûte et Monsieur Krott sont aux urgences. Miss Croûte tombe en scooter. Qu’est-ce qui lui reste ? Un scoot en kit, un bel hématome sur la fesse gauche, des super boots camel abîmées et… la foi en l’humanité. Rien que ça. C’est ce que je me disais sur mon brancard, en attendant d’être prise en charge par des médecins à l’hôpital Velpo. heu, Bichât.

K.R.O.T.T. Monsieur Krott. Merci à ce petit Monsieur d’avoir épelé son nom devant moi ce matin à l’accueil des urgences. C’est bien la seule chose qui m’ait fait décrocher un sourire en ce début de journée de M****. Il faut dire que j’étais dans un sale état. Glissade en scooter à 9h du mat. Une glissade qui m’a parue une éternité. Au moins autant que mon mythique plat-ventre en snowboard et combi de monitrice UCPA à Val d’Isère (Julien, si tu me lis…). Miss Croûte, c’est moi. Je crois que je ne changerai jamais. Au final, plus de peur (beaucoup de peur, et de pleurs) que de mal (au dos et à la cheville, mais rien de grave).

Car cet accident m’a fait rencontrer en 3h un concentré de gens biens. Deux jeunes filles dans la rue, d’abord. Johanna et Lætitia. Après la chute, j’ai entendu « ne bougez pas, ne faites rien, n’enlevez pas votre casque, on est là ». J’ai senti une main réconfortante dans mon dos. Ça m’a fait pleurer comme un bébé. Kleenex et gentils mots ont fusé. Elles ont appelé les pompiers et sont restées jusqu’à ce qu’ils arrivent. Dans ma flippe, j’ai eu la présence d’esprit de prendre leurs numéros de téléphone. Depuis, on s’est déjà échangé des SMS. Que c’est bon, la sororité.

Les pompiers, ensuite. Mais attention, pas n’importe lesquels. Les Pompiers de Paris. Ceux qui sont obligés de se raser la tête car ils sont militaires. L’un d’eux entamait le dernier round de ses 48h de garde et avait un peu de mal à s’habituer à sa nouvelle boule à Z. En deux temps trois mouvements, j’étais au chaud dans leur camion. Entre deux questions sur mes douleurs et les conditions de l’accident, j’entends un « vous sentez bon Mademoiselle ». Quatre mots, deux compliments : 1. Mon Cerruti 1881 est toujours un succès. 2. J’ai encore l’air d’une demoiselle à bientôt 36 ans. Et hop, les larmes, rebelotte. Qu’est-ce que j’ai pu chialer ce matin.

Les infirmiers et les médecins, enfin. A qui j’ai offert mon plus beau regard de Koala. Comprendre des yeux entourés d’un halo de rimel. C’est peut-être pour dédramatiser qu’ils ont eu envie de me charrier. « Il est chouette votre casque à paillettes !« . Hé oui, Biscotte, tes gomettes multicolores ont fait leur petit effet… « C’est justement quand on s’habille en blanc qu’on tombe, pas vrai ? ». Ah oui, en effet, ce matin j’avais eu la bonne idée de m’habiller aux couleurs du printemps. J’avais ressorti mon jean préféré des beaux jours : le blanc à flamands rose. Enfin, le gris à pigeons parisiens devrais-je dire à présent.

Résultat, j’ai la hanche en feu, je marche comme une petite vieille… Mais je me suis prise une bouffée de solidarité, de fraternité et de respect, alors je me sens plus vivante que jamais.

6 réponses à « Miss Croûte et Mr Krott aux urgences (chapitre 2) »

  1. bravo pour ton sens de l’humour. Tu l’as échappé belle!… Tu vois, il ne faut pas désespérer de l’humanité.
    Remarque, dans ces moments-là, il y en a qui en profitent pour te chourer ton porte-feuille! Toi, tu mérites bien de rencontrer des bonnes personnes, surtout en ce moment!
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    Payou

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    1. Tu imagines bien que j’ai gardé mon nouveau sac d’anniv bien serré contre moi ! (sonnée mais pas déboussolée)

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  2. Tu glisses mais tu rebondis ma TOWANDA….

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  3. Un accident n’a rien de drôle mais tu réussis à faire rire avec ça. Chapeau!
    Bonne soirée,
    Mo

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    1. Merci Mo! Heureusement j’ai écrit ce post en pleine phase d’euphorie avec le sentiment de l’avoir échappé belle, le lendemain j’avais un peu perdu le mojo 🙂

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