Mamichou

Villejuif, là où notre grand-mère a vécu longtemps, où elle a acheté seule cet appartement qu’elle aimait tant, avec sa vue dégagée sur les toits de la banlieue sud et ses si jolis couchers de soleil… Elle aimait y tricoter, cuisiner, regarder la télé, inviter ses voisins à l’apéro, dessiner, écouter pleine balle Pavarotti au milieu de sa caverne de bibelots chinés partout où elle passait…

J’y ai aussi passé de nombreuses soirées seule avec elle, quand j’étais étudiante à Nanterre puis quand j’habitais en Sologne et que je rentrais bosser à Paris 2 jours par semaine. On regardait les albums photos autour d’escalopes à la crème et haricots verts délicieux dont elle seule avait le secret. Le matin, elle venait me réveiller doucement, la pièce emplie de cette bonne odeur de café et de croissants chauds. Je sautais du lit et repartais vivre ma vie, remplie de sa joie de vivre et heureuse à l’avance de la retrouver le mois d’après.

Puis plus récemment, j’y suis retournée souvent, seule cette fois, quand j’habitais à Annecy, c’était mon refuge de retour à Paris : j’allais lui rendre visite à la maison de retraite tout à côté et on regardait des vidéos de patinage artistique sur mon téléphone. J’aimais voir ses yeux émerveillés. « Tu es bien chez moi ? Tu fais comme chez toi », me disait-elle.

Et puis, au printemps cette année, elle est partie…

Aujourd’hui on a tourné une page ensemble entre frère et sœur, cousins-cousine et Yo, on a regroupé les dernières photos, nettoyé la terrasse et trié les dernières affaires en vue de le mettre en vente…

C’était à la fois émouvant et joyeux. A son image.

On t’aime Mamichou, merci pour tout.

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