Les Gazelles : un film qui pique sur le célibat à 30 ans

J’ai vu ce film avec mon amie Mathilde. Moi, 35 ans, mariée sans enfant, en couple depuis 10 ans. Mat, 34 ans, célibataire, voyageuse, indépendante. Deux vies, deux parcours, une même réaction : « Je me suis bien marré, mais c’est un peu triste aussi, non ? ». Direction le MacDo (tant pis pour nos jambes de gazelles) pour débriefer.

Capture d’écran 2014-04-15 à 19.02.5631 ans, un mec depuis 14 ans, un CDI chez Pôle Emploi. Des dîners entre amis de longue date, des collègues sympas, un grand frère bientôt papa. Marie  (Camille Chamoux, parfaite) a une vie douillette, confortable, conviviale. Sur des rails. Pas de mariage ni de bébé en vue, mais un projet d’achat d’appart. Rendez-vous chez le banquier : engagement pour 30 ans signé. Marie pête un plomb, fait sa valise en 30 secondes et quitte son mec pour un « break » à durée indéterminée. C’est le début d’une nouvelle aventure, dans l’univers déjanté de femmes célibataires de 30 à 45 ans : fêtes, vodka, pétards, nuits blanches, PQR (plans culs réguliers) ou histoires d’un soir. Fous rires et soirées cauchemar. Une vie « langue de feu » : vous savez, ces bonbons en forme de rouleaux, sucrés mais qui piquent, mais sucrés… mais qui piquent… enfin vous voyez. Comme ce film, en fait : Les Gazelles de Mona Achache est sucré, pétillant, acidulé… mais il pique. La liberté retrouvée de Marie donne envie, et fait un peu mal aussi.

On rit d’être embarqué dans les coulisses de la féminité : épilation dernière minute, maquillage raté, sport express pour fesses musclées… On angoisse face à la solitude des personnages, l’horloge biologique qui tourne… Le célibat peut-il rendre vraiment heureux ? On s’accroche à l’idée de l’amour, on ne peut s’empêcher d’espérer une rencontre, un rabibochage avec l’ex. Peine perdue : les « barbus » des bars branchés n’ont aucune envie de s’engager et l’ex a pris son envol lui aussi, bien plus beau qu’au début du film. Il part réaliser enfin le reportage de ses rêves…

Alors on essaie de comprendre. Pour une grande majorité d’entre nous, trentenaires en 2014, nous nous sommes mises en couple entre 20 et 25 ans.  Nous avons fait le saut, dès notre premier contrat boulot en poche, de notre chambre d’ado au studio… en couple. Pourquoi payer un bras chacun un loyer alors qu’on peut vivre ensemble et partager ? Et puis on s’aime, après tout. Nos parents l’ont bien fait. Sauf que pour eux, 45% des mariages ne se soldaient pas par un divorce (chiffres 2011). Ce qui est troublant, c’est qu’il y a un énorme décalage avec les femmes nées autour de 68. « Il était hors de question de se « caser » avant d’avoir profité du célibat », dixit ma boss, la cinquantaine libre, féminine et affirmée. Imprégnée des combats féministes, elle a mis un point d’honneur à faire des études et profiter d’une vie étudiante festive le plus tard possible. « C’est ce que je dis à mes ados : profitez le plus tard possible ! », confie-t-elle. Génération Y, génération Yallah ?

Bande-annonce des Gazelles de Mona Achache avec Camille Chamoux :

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