Et voici ma nouvelle terre sortie du four mardi. Cette grange délabrée me rappelle le village où j’ai grandi. Plus précisément, la maison que l’on voyait de nos fenêtres… Il y avait en effet une maison à l’abandon en face de celle de nos parents. Je me souviens, c’était comme si les propriétaires étaient partis dans l’urgence. Des lettres et de la vaisselle cassée jonchaient le sol… Enfants, avec mon frère et les copains du village, on allait y fureter quand les parents avaient le dos tourné et on s’inventait des tas d’histoires de fantômes et de voleurs. Et puis il y avait ce grenier… Je n’ai jamais voulu y monter, mais mon grand frère l’a fait à plusieurs reprises, lui. Je lui vouais pour cela une grande admiration. Je n’ai pas consciemment voulu la reproduire, mais quand j’ai commencé à modeler cette grange en m’inspirant du travail de l’artiste britannique Rowena Brown, et que j’en ai par mégarde troué l’arrière, j’ai décidé d’en faire sortir un arbre. Puis de lui apposer un oiseau sur le toit. Depuis, elle me fait penser à peu à l’univers Tim Burton ou des Triplettes de Belleville. Elle n’est donc plus vraiment abandonnée.
Drôle de coïncidence aussi : mon amie Sophie du blog Bulles de Neige me chantait à tue tête en balade ce week-end la chanson « la maison où j’ai grandi » de Françoise Hardy. J’ai retrouvé les paroles, qui collent bien à cette petite maison en terre je trouve (ci-dessous). Même si, pour le coup, cette chanson ne reflète pas ma réalité, car j’ai la chance de pouvoir retrouver quand je le souhaite la cheminée et les champs de blés de ma maison d’enfance (merci les parents).
La maison où j’ai grandi, de Françoise Hardy (paroles) :
Quand je me tourne vers mes souvenirs
Je revois la maison où j’ai grandi.
Il me revient des tas de choses
Je vois des roses dans un jardin.
Là où vivaient des arbres, maintenant
La ville est là
Et la maison, les fleurs que j’aimais tant
N’existent plus.
Ils savaient rire, tous mes amis
Ils savaient si bien partager mes jeux
Mais tout doit finir pourtant dans la vie
Et j’ai dû partir, les larmes aux yeux.
Mes amis me demandaient : « Pourquoi pleurer ?
Découvrir le monde vaut mieux que rester.
Tu trouveras toutes les choses qu’ici
On ne voit pas
Toute une ville qui s’endort la nuit
Dans la lumière. »
Quand j’ai quitté ce coin de mon enfance
Je savais déjà que j’y laissais mon cœur.
Tous mes amis, oui, enviaient ma chance
Mais moi, je pense encore à leur bonheur
A l’insouciance qui les faisait rire
Et il me semble que je m’entends leur dire :
« Je reviendrai un jour, un beau matin
Parmi vos rires
Oui, je prendrai un jour le premier train
Du souvenir. »
Le temps a passé et me revoilà
Cherchant en vain la maison que j’aimais.
Où sont les pierres et où sont les roses
Toutes ces choses auxquelles je tenais ?
D’elles et de mes amis plus une trace
D’autres gens, d’autres maisons ont volé leurs places.
Là où vivaient des arbres, maintenant
La ville est là
Et la maison, où est-elle, la maison
Où j’ai grandi ?
Je ne sais pas où est ma maison,
La maison où j’ai grandi.
Où est ma maison ?
Qui sait où est ma maison ?
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