« A 9 et plus : dévaste des zones sur des centaines de kilomètres à la ronde ». En l’espace de deux jours, c’est bien l’effet que produit la fête de Falguières aux alentours. Ce hameau de trente âmes dépeuple tous les villages environnants pour accueillir mille cinq-cents villageois aveyronnais vêtus de leurs plus beaux atours. Ils viennent valser, s’attabler, partager et se souvenir de leurs anciennes amours.
Il est des vacances qui ont un goût unique. Des moments de « rien » qui rappellent que c’est ça, en fait, la vie. « Falguières – août 2014 » en fait résolument partie. Cinq jours. Cinq petits jours en Aveyron. Un village, une église, une ancienne ferme. L’épicentre de Falguières. Le cœur de la famille Cluzel. Le cœur de notre break à nous.
Il y a d’abord la fête du village. L’accordéon musette, la pêche aux canards, le tir à la carabine, le barbecue géant, les bottes de paille et l’orchestre de Firmin. Pendant que les jeunes enflamment les immenses foyers, les anciens soufflent sur les braises encore bien vives de leurs souvenirs. En valsant. Il suffit de les observer danser. Ils tournoient, tapent des pieds, des mains. Sans un mot, sans un regard. Avec un plaisir sérieux.
Avant cela, il y a la ripaille ! La soupe au fromage, les tripoux (pas voulu goûter, désolée Cédric !), les moules au barbecue, les frites à la graisse de bœuf (là j’ai foncé !), la fouasse, la glace, le rosé piscine… A la fraîche dans la cour de l’école, toutes générations attablées sous les guirlandes lumineuses. Heureusement que le jardin regorgeait de haricots verts pour équilibrer les repas !
Mais à Falguières, il y a surtout Pierre, Christine, Sarah, Nico, Cédric, Noah et Arthur. La joyeuse et chaleureuse famille Cluzel. Chez eux, tout est simple et gai. De parties de Scrabble en sourires affables, de généreux apéros en équeutage de haricots… Dans cette magnifique ferme enfouie sous la végétation, on se sent comme à la maison.
Pierre m’a fait l’honneur d’une visite guidée de la grange au grenier. La vie d’il y a trois générations y est prégnante : charrue, moissonneuse batteuse… C’est comme si l’on entendait encore fonctionner tous ces engins agricoles. Hennir le cheval, meugler les vaches, bêler les moutons (ah ah ! Vous ne vous souveniez plus du cri du mouton, hein ?). Pierre nous a guidés aussi jusqu’à ses coins secrets à champignons. Et jusqu’à sa châtaigneraie. Là où 50 ans plus tôt, son oncle et sa tante ont rapporté des Landes un pin dans une boîte de conserve. Le pin devenu immense trône désormais au milieu des châtaigniers. Grand et fort. La mémoire de la famille. Et maintenant que je sais où il se cache, gare à celui qui voudrait l’y déloger.
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