J’adore ces films dans lesquels les personnages changent de vie. Mais pas de vie, totalement. Plutôt de regard sur leur vie. Ils ne partent pas tous faire un tour du monde. Les comptables ne deviennent pas forcément reporters sans frontières. Non, je parle de ces personnages qui, un peu engoncés dans leur quotidien, ne voient plus ce qui brille autour d’eux. Ce qui leur ferait lever la tête vers le ciel pour regarder ce qu’il se passe derrière les fenêtres des gens qui habitent là-haut, dans cet intriguant appartement. Et puis, un événement simple vient tout faire basculer. La perte de quelqu’un, un voyage, une rencontre. Ils remettent tout en question, pour ne plus subir mais choisir. Et au final, ils acceptent le chemin.
I wish I was here (Le rôle de ma vie) de et avec Zach Braff est ce type de film. Aidan (Zach Braff) est un comédien juif fauché, père de deux enfants, dont la femme travaille pour subvenir aux besoins de la famille. Il court après son rêve et passe à côté de son couple et ses enfants. Il apprend que son père est atteint d’un cancer foudroyant. Les souvenirs d’enfance et les questions enfouies ressurgissent. Entre Los Angeles, le désert californien et ses propres rêves, il part et embarque toute sa famille au passage, trouver le véritable rôle de sa vie.
Le jeu, la photo et la réalisation sont mortels. Un mélange d’émotion, de paysages infinis et de rock attitude. Zach Braff est spectaculaire de simplicité et de sensibilité. Il incarne un père encore ado, accroché à ses rêves, débordant d’humour, de charme, à fleur de peau. Son fils est complice et insolent comme il faut. Sa fille, une nouvelle Juno en douce rock star en devenir. Sa femme, une surfeuse contrariée enfermée dans son quotidien de bureau. Son père, Mandy Patinkin, le génial Saul dans Homeland, est un rock fragile désespérément seul depuis la mort de sa femme. Et le frère, un génie sensible et cassé par le manque de fierté dans le regard de son père. Tous ces personnages vont (re)trouver leurs chemins et se ré-apprivoiser.
Et pour finir, la bande originale ! Je suis en train de l’écouter sur Spotify pendant que j’écris. Bon Iver, Badly Drawn Boy, Paul Simon… Planante à souhait. Autant que celle de Garden State, du même réalisateur. Film et BO exceptionnels eux aussi.
La bande-annonce :
Crédits photos Wild Bunch Distribution.
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