Mommy de Xavier Dolan : la claque

C’est justement avec mes parents que je suis allée voir Mommy hier soir. Ce matin, on est encore tout imprégné de ce film, qui nous suit jusqu’aux conversations du petit déjeuner. Mommy de Xavier Dolan, c’est l’histoire violente et bouleversante d’une mère et son ado atteint de troubles de déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH). Un amour fort, éprouvant, complice. Parfois ambigu, irritant, presque incestueux, qui nous tient en haleine comme dans un thriller. Quand va-t-il frapper ? Quand va-t-elle abandonner ? Qui des deux a vraiment le dessus ? Et puis le calme revient, la confiance reprend ses droits, on se laisse aller à espérer qu’une vie normale est possible dans ce petit pavillon de la banlieue de Québec.

C’est l’histoire d’une mère, une louve. Un mélange de force, de classe naturelle et de vulgarité. Avec ses mini shorts et jambières au supermarché, ses mèches blondes dans une tignasse noire parfaitement lissée, son vocabulaire fleuri souvent incompréhensible (le film est sous-titré) et son charisme à couper le souffle, Anne Dorval, incroyable, incarne une jeune veuve middle class qui galère à joindre les deux bouts.

C’est l’histoire d’un fils, enfermé dans sa maladie mentale, renvoyé de pension en pension, conscient de sa propre dangerosité. Impulsif, il est capable d’exploser à la moindre contrariété. Antoine-Olivier Pilon dégage une énergie hallucinante. Sa mère est obligée de l’accueillir à nouveau chez elle. C’est la surprise, l’angoisse, et finalement, grâce à la complicité de Kyla, l’intrigante voisine d’en face, les vraies retrouvailles. Et l’espoir. J’ai adoré la scène où, fort de sa liberté retrouvée, il fonce en skateboard au supermarché acheter (ou voler, c’est en tout cas ce que pensera sa mère) le fameux collier gravé de l’inscription « Mommy ». Ce bijou qui lui vaut à son retour une engueulade qui le rendra fou. On comprend là à quel point il est dangereux. Et à quel point sa mère le craint tout autant qu’elle l’aime.

C’est l’histoire d’un réalisateur génial de 25 ans, déjà auteur de cinq films. Un par an, rien que ça. Xavier Dolan, auteur entre autres de « J’ai tué ma mère », est régulièrement qualifié de « jeune prodige du cinéma québécois ». Avec Mommy, on prend une claque magistrale cadrée au format Hasselblad. Et une leçon d’amour maternel. Inconditionnel.

La bande annonce de Mommy de Xavier Dolan :

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