A l’atelier, c’est lui qui nous apporte le thé. Vert, noir, blanc, chaque fois un thé différent. Toujours parfumé d’aventure, d’exotisme et de poésie. On le déguste lentement, en modelant, en discutant. Daniel, c’est un peu l’âme de l’atelier. Fidèle au poste depuis quinze ans. Tranquille, concentré. Ce chef du salon de thé Mariage Frères du Marais est un silencieux. Puis un jour, j’ai débarqué sur son île. Il m’a ouvert les portes de sa caverne d’Ali-baba, m’a conté ses aventures de chef à travers le monde et ses rêves d’artiste. Début d’un voyage amical, d’intrigants univers en créatures imaginaires. Autour d’un verre de Sancerre. Les deux mains dans la terre. Daniel s’est lancé en cuisine comme on choisit de faire des études de droit. Parce que les parents trouvent ça plus sérieux. « C’est aussi grâce à ma grand-mère, qui était cuisinière, confie-t-il, quand j’étais de corvée de peluches, je la regardais faire ». Mais le petit Breton de l’Ile de Sein n’avait qu’une idée en tête : peindre et sculpter. Alors sa tambouille, il l’a vite transformée en marmite à idées.
De l’île de Sein à l’Océan Indien
Qu’à cela ne tienne, sa cuisine, il la fera partout où le vent l’emportera. A 18 ans, il part pour son service militaire en tant que cuistot dans la marine. Il quitte l’île bretonne de son enfance pour des horizons plus exotiques : un an dans l’Océan Indien « avec de très belle escales, comme au Kenya », puis une année à Saint-Barth aux Antilles et enfin sur l’île de la Grande Canarie en Espagne. C’est à Saint Barth qu’il a un flash. « Dans un coin de l’île, une artiste tournait de la vaisselle, je lui ai acheté quatre tasses et je me suis dit que c’est ce que je voulais faire ».
Les années suivantes, il mènera sa barque de palaces en hôtels de luxe, du Martinez à Cannes au Crans Ambassador en Suisse, et s’amusera à régaler les plus riches de toutes sortes de créatures en fruits et légumes, en glace et même en margarine pour orner les buffets les plus insolites ! Un cheval de bois dans une carotte, une cheminée en sucre, des œufs durs en forme de poussins… « Certains ne regardaient même pas, d’autres adoraient ». Lui, il se faisait son CV… et sculptait.
« T’as déjà vu mon monstre spaguettis ? »
Et hop, il sort de sa fantastique bibliothèque un bouquin de Théo Mercier qu’il ouvre à la page de la fameuse créature « Le Solitaire ». « J’adore l’art ethnique, vaudou, les objets insolites, les artistes intrigants et fantaisistes », s’amuse-t-il. Ce grand fan de Jean-Michel Basquia à fait de son appartement un véritable cabinet de curiosités. Découvrez ci-dessous un aperçu de sa cuisine épicée, surprenante, exotique, moderne et ethnique. Un délice.
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Crédit photos @Daniel Milliner
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