J’ai dansé avec le pacifiste Javier Montoya

marianne-julieJeudi soir 15 décembre 2016, c’était mon pot de départ de chez Prisma. Après un moment très émouvant avec le cercle élargi de mes collègues, nous sommes une petite quinzaine à nous être rendus à l’Arsouille, un bar-café au 22 rue des Trois Frères à Montmartre, à deux pas de chez moi. J’ai suivi les conseils de mes chères collaboratrices (et bien plus) Marianne et Julie qui avaient toutes deux eu l’occasion de fêter leur anniversaire à cet endroit (merci les filles). Les atouts du lieu : une ambiance chaleureuse, sans chichi, un jukebox et… un petit bonhomme de près de 80 ans qui invite systématiquement les fêtées à danser. « C’est obligatoire, il faut danser avec lui ! » m’avaient-elles prévenue. Un rock, une salsa, un slow, peu importe, du moment où cela se danse à deux. J’y croyais à moitié, mais cela s’est confirmé. Je peux vous dire que mon Patrick Swayze de la Butte n’a pas laissé longtemps Bébé dans son coin ! Nos pas de danse effrénés sont devenus mythiques, j’en suis sûre, jusqu’au fameux – non pas porté – mais tour de bras très compliqué que l’on a tenu beaucoup trop longtemps (aïe vite vite faites des photos ça fait mal là).

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Ça c’est le contexte. Mais en plus d’être le roi du Bal, il se trouve que Javier Montoya n’est pas n’importe qui… C’est un humaniste, un pacifiste, qui du haut de ses 78 ans affirme avoir remis, depuis environ 6 ans, quelque 16.000 cartes à des personnes très différentes. On l’a reçue, nous aussi, cette mystérieuse carte de visite sur laquelle est indiqué « Je suis un être humain / Qui respecte tout le monde / Et qui ne juge personne », avec ses coordonnées. En creusant un peu, nous sommes tombés sur cet article. Et aussi sur cette photo sur Facebook. J’ai eu envie d’en savoir plus alors je l’ai appelé.

– « Bonjour, Javier Montoya ?
– Oui c’est bien moi.

– J’ai dansé avec vous et vous m’avez donné votre carte. Je voudrais en savoir plus sur votre démarche !
– Ah oui mais vous savez dernièrement je suis un peu en perte de vitesse, je suis de plus en plus fatigué, c’est pour cela que j’ai arrêté de fumer il y a deux mois.

– Félicitations, je vous souhaite d’aller mieux…
– Vous voulez savoir quelle est ma démarche ? Et bien j’ai été longtemps dans la déprime et pendant cette période je me suis demandé quelles étaient mes valeurs, à la fois les plus importantes pour moi mais aussi celles qui pouvaient parler à tout le monde. Je me suis dit que ce c’était le respect, c’est à dire ne jamais volontairement faire du mal à l’autre. Et aussi être humain. Tout simplement. C’est bien ce qui nous relie tous, non, être des humains ?

– Oui, certainement… Même si en ce moment, ces valeurs sont ébranlées je trouve…
– Dans les temps difficiles, les gens ont tendance à chercher un coupable. Il y a aussi des gens qui vivent sur le malheur des autres pour de l’argent. Si on continue comme ça on va couler comme le Titanic. Mais heureusement, il y a aussi beaucoup de gens de bonne volonté.

–  Et pourquoi la danse ?
– C’était ma façon d’aller mieux suite à la perte de ma femme. Avant de distribuer mes cartes, en 2005, j’étais allé à Paris-Plage. Il y avait plein de musiciens et de danseurs, et j’ai appris à danser sur les quais de Seine. Ca m’a fait du bien. Depuis je fais tous les Paris-Plage. Ensuite, j’ai beaucoup fréquenté les clubs la nuit, mais ce n’était pas très bon pour moi : fumer, boire, fumer… Alors j’ai plutôt opté pour des thés dansants, de 15h à 21h. J’y allais 3 à 4 fois par semaine avec un ami qui aimait beaucoup ça, et il y en a partout dans Paris. Maintenant cet ami a beaucoup de mal à marcher alors je reste dans le quartier, à l’Arsouille et parfois à l’Alimentation Générale. Hier j’y suis descendu mais avant, je me suis bien reposé pour être en forme. »

En fait, c’est tout simple. De la danse, des valeurs universelles, se faire plaisir pour entrer en contact avec les gens. Javier transmet tout cela en étant là. Bien vivant. Je lui souhaite de profiter de la vie comme il le fait encore très longtemps. Merci à lui pour ces pas de danse qui m’ont permis d’entrer dans un nouveau cycle avec joie, et à mes collègues-ami(e)s qui m’ont si bien entourée ce jour-là, à l’image de ces trois dernières années ensemble chez Prisma.

Contacts : Javier Montoya -3, cité de la Mairie-75018 Paris ; tél : 01.42.55.15.63

5 réponses à « J’ai dansé avec le pacifiste Javier Montoya »

  1. Merveilleux… Ca fait du bien de se faire rappeler l’essentiel. Merci Mélanie, Merci Javier !!!!

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    1. Merci à toi Sophie de passer par là ! Oui c’était une super expérience, inattendue et qui tombait pile pour me donner de l’énergie pour la suite. J’en profite pour te souhaiter une belle année ! Gros bisous

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  2. Javier nous a quitté ce vendredi 19 janvier 2017 pour aller distribuer ses cartes dans le paradis blanc.

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  3. Il nous a quitté ce vendredi 19 janvier 2018 pardon.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci David pour ce message, cette nouvelle me touche beaucoup. Quelle chance d’avoir croisé la route de cet homme exceptionnel de bienveillance, même juste le temps d’une danse ❤️

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